Cause (droit)
cause
(droit), but en vue duquel une personne s’oblige envers une autre.
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LA CAUSE EN DROIT DES
OBLIGATIONS |
L’article 1108 du Code
civil subordonne la validité d’une convention à
l’existence d’une « cause licite dans
l’obligation » et l’article 1131 reprend
cette exigence en la précisant :
« l’obligation sans cause ou sur une fausse cause ou
sur une cause illicite ne peut avoir aucun effet ». Le
contrat ne peut donc valablement se former que si, d’une part, la
ou les obligations qu’il doit engendrer ont une cause et si,
d’autre part, cette cause est conforme à la loi.
2.1 |
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Existence de la
cause |
La cause de l’obligation du débiteur
s’analyse comme le but immédiat et direct qui la conduit à s’engager. Cette
cause efficiente de l’obligation est objective, elle est nécessaire à la
validité des actes juridiques, elle vaut pour tous les contrats du même type.
Par exemple, tout acheteur s’engage à payer le prix pour devenir le propriétaire
d’une chose. Cette conception de la cause permet de faire annuler le contrat
lorsque les obligations d’un contractant sont dépourvus de contrepartie : elle
joue alors un rôle de protection individuelle.
Par exemple, dans un contrat dit
synallagmatique, comme le contrat de vente, la cause de l’obligation de l’une
des parties consiste dans l’existence de l’obligation de son contractant : si
l’un est disposé à vendre, c’est parce que l’autre souhaite acheter. Pour les
actes à titre gratuit la cause est constituée par l’intention libérale.
Sous l’aspect de sa légalité, le concept de
cause correspond aux motifs personnels qui conduisent une partie à contracter.
Par exemple, une personne achète une maison pour y habiter. Ce motif est
qualifié d’illicite, lorsqu’il est contraire aux bonnes mœurs (vente d’une
maison de tolérance) ou porte atteinte à l’ordre public (détournement de règles
fiscales). Ici, la cause joue un rôle de protection sociale.
Le caractère illicite de la cause entraîne la
nullité de l’acte à la double condition d’être la cause impulsive et
déterminante de l’opération et d’avoir été connu de l’autre partie. Cette double
condition couvre le risque de léser le cocontractant de bonne foi qui n’aurait
pas été au courant du but poursuivi par son partenaire.
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LA CAUSE ET LA PROCÉDURE
CIVILE |
La cause désigne en ce cas une affaire qui se
plaide.
La cause d’une demande
en justice est utile pour en fixer ses éléments. Cette
cause comporte un ensemble de faits juridiques qualifiés, qui ne
doit cependant pas être confondu avec l’objet du litige,
lui-même défini par les parties ainsi que par le juge.
L’identification de la cause permet de vérifier que le
litige n’a pas encore été jugé. Dans un sens
plus large, la cause peut également être définie
comme un différend cristallisé lors d’une
procédure, comme le révèle l’usage des
expressions telles que « mettre en cause »,
« être hors de cause »,
« plaider sa cause » et « appeler la
cause ».
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